L'Orogène du Nouveau-Québec (connue également sous le vocable Fosse du Labrador) est une ceinture plissée et chevauchée de l'âge Paléoprotérozoïque (2,17-1,87 Ga), située sur la marge NE de la Province archéenne du Supérieur. Au Québec, la ceinture comprend deux cycles volcanosédimentaires (2,17-2,14 Ga et 1,88-1,87 Ga d'après des datations U/Pb). Un troisième cycle composé de roches métasédimentaires synorogéniques de type molasse coiffe la séquence. La ceinture a été subdivisée en onze zones lithotectoniques, chacune limitée par une faille de chevauchement majeure ou une discordance d'érosion. Chaque zone possède une uniformité interne, en ce qui concerne l'assemblage lithologique ou le style structural, et la distribution des types de gîtes minéraux dans chaque zone est caractéristique. Trois zones de roches sédimentaires, autochtones et parautochtones, longent la marge de la Province du Supérieur (zones de Bérard, de Cambrien et de Tamarack); trois zones sont sédimentaires et allochtones (zones de Mélèzes, de Schefferville et de Wheeler); et cinq zones consistent en strates volcanosédimentaires provenant du premier cycle (Zone de Howse), du deuxième cycle (zones de Payne, de Gerido et de Retty) ou de ces deux cycles (Zone de Hurst) - ces cinq zones sont allochtones. Un cadre géologique et tectonique a été établi pour les 392 gîtes minéraux (gisements et indices) inventoriés dans la région. De ce nombre, 336 (86 %) sont situés dans la Fosse du Labrador ou dans son arrière-pays immédiat et 5 (1 %) se trouvent dans des lambeaux paléoprotérozoïques localisés dans la Province du Supérieur immédiatement à l'ouest de l'orogène. Les 51 autres (13 %) se situent dans des roches archéennes du Supérieur. De ces 336 gîtes, 65 (19 %) sont classés comme des formations de fer de type Lac Supérieur et 35 (10 %) comme des formations de fer enrichies (minerai tout-venant). Des 233 gîtes restants, 111 (48 %) sont interprétés comme étant principalement d'origine syn- à diagénétique, 111 (48 %) principalement d'origine épigénétique, tandis que 11 (5 %) sont de types autres ou indéterminés. Parmi les gîtes syn- à diagénétiques, les types les plus communs sont le Cu-Ni-EGP magmatique (71 gîtes pour 64 %), les sulfures massifs volcanogènes (20 gîtes pour 18 %) et le Cu stratiforme et sédimentaire (11 gîtes pour 10 %). Parmi les gîtes épigénétiques, les types les plus communs sont le Cu filonien (49 gîtes pour 44 %), le Cu-Ni-EGP filonien ou disséminé (20 gîtes pour 18 %), l'U filonien (17 gîtes pour 15 %), l'Au filonien (8 gîtes pour 7 %) et l'Ag-Pb-Zn filonien (8 gîtes pour 7 %). Plusieurs gîtes syn- à diagénétiques situés dans les roches du premier cycle peuvent être reliés au rifting initial du craton archéen, au remplissage subséquent du rift et à l'établissement d'une plate-forme marine précoce. Les minéralisations de sulfures cuprifères et stratiformes situées dans les dolomies du stade de plate-forme précoce sont typiques des gîtes observés dans cet environnement ailleurs sur la Terre. Quelques gîtes d'uranium d'origine sédimentaire se sont formés dans des grès et des siltites accumulés pendant l'événement de rifting, principalement dans des lambeaux paléoprotérozoïques localisés à l'ouest de l'orogène, dans la Province du Supérieur. Pendant le stade de plate-forme précoce du deuxième cycle, des formations de fer de type Lac Supérieur se sont précipitées. Des formations de fer de type Algoma et des gîtes SMV associés se sont formés en eau plus profonde dans un bassin adjacent à cette plate-forme et contemporain de celle-ci. Des gîtes magmatiques de Cu-Ni-EGP, situés surtout dans des filons-couches mafiques et localement dans des coulées picritiques, se sont formés au début de l'épisode de volcanisme mafique terminant le deuxième cycle. Une intrusion de carbonatite de grande taille mise en place tardivement pendant le deuxième cycle contient des concentrations de Nb-Ta-ETR. Des fluides tectonométamorphiques, générés pendant l'orogénie hudsonienne (1,82-1,77 Ga), auraient remobilisé des minéralisations préexistantes et engendré la formation de gîtes épigénétiques de métaux de base et d'éléments précieux exhibant une variété considérable de compositions. Par endroits, ces gîtes sont associés dans l'espace à des failles d'importance régionale ou locale. La présente étude comporte les éléments suivants : (1) un rapport synthèse sur l'évolution lithotectonique et métallogénique de l'orogène; (2) une carte de synthèse lithotectonique et métallogénique à l'échelle 1 : 750 000 (hors-texte); (3) des descriptions des principaux types de gîtes (en annexe); (4) un catalogue des gîtes inventoriés (en annexe); et (5) une sélection de cartes géochimiques des sédiments de lac (en annexe).
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