L'étendue actuelle des travaux géochimiques et isotopiques nous permet maintenant de mieux cerner l'évolution tectonomagmatique des suites plutoniques et volcaniques du NEPS. Les analyses isotopiques du Nd indiquent que les suites plutoniques néoarchéenne sont, pour la plupart, issues d'un recyclage crustal et qu'elles ont assimilé des proportions variables de croûte tonalitique mésoarchéenne dont l'âge varie entre 2,9 et 3,8 Ga. À l'exception des assemblages volcaniques mafiques-ultramafiques mésoarchéennes (2,88 à 2,79 Ga), le magmatisme du NEPS est essentiellement crustal et probablement in situ. Parmi les conclusions qui découlent de nos études est l'imposition d'un milieu tectonomagmatique apparenté à celui suggéré par Bédard et al. (2003). Ces auteurs proposent une tectonique verticale associée à un magmatisme provoqué pas l'injection périodique de magmas mafiques-ultramafiques à la base de la croûte. Ces injections provoquent la fusion de la croûte préexistante et la montée de plutons tonalitiques à granitiques par diapirisme en milieu d'extension crustal. Cette hypothèse contraste nettement avec le modèle suggéré par Percival et Skulski (2000) et Stern et al. (1994) qui invoque un magmatisme en milieu de subduction continentale avec une large composante tectonique sub-horizontale.